Le HSE à Madagascar occupe une place de plus en plus importante au sein des entreprises. Cette évolution est encourageante : se soucier de la santé et de la sécurité des travailleurs tout en protégeant l’environnement devient une priorité stratégique. Cependant, la mise en place d’une démarche HSE comporte encore de nombreux défis, liés à des facteurs internes et externes qui rendent ces projets complexes pour les organisations locales.
Pourquoi mettre en place une démarche HSE à Madagascar
Plusieurs raisons incitent aujourd’hui les entreprises à s’engager dans une démarche HSE à Madagascar :
- Les exigences des groupes internationaux : les filiales locales doivent respecter les standards HSE imposés par leurs maisons mères.
- Les exigences des bailleurs institutionnels : alignées sur les Objectifs de Développement Durable (ODD), elles intègrent systématiquement les aspects HSE et RSE dans leurs conditions de financement.
- Les attentes des clients étrangers : en raison de leur devoir de vigilance, ils exigent de leurs partenaires à Madagascar des pratiques conformes aux référentiels HSE.
- Les secteurs d’activités sensibles : dans les mines, les hydrocarbures ou le BTP, le HSE est devenu incontournable pour prévenir les risques professionnels et environnementaux.
- La volonté des dirigeants : certaines entreprises s’engagent volontairement dans une démarche HSE, souvent pour l'image au début, puis par la conviction que la sécurité et la durabilité renforcent la performance globale.
Les difficultés dans le déploiement du HSE à Madagascar
La démarche présente des défis qu'il faut prendre en compte pour garantir l'atteinte des objectifs.
Une culture HSE encore en construction
La réussite d’une culture HSE à Madagascar repose sur l’engagement de la direction, la formation continue, la communication et la responsabilisation du personnel. Mais dans la pratique, les contraintes opérationnelles et la hiérarchie rigide freinent souvent cette dynamique.
Le contexte social et environnemental local ne facilite pas non plus la sensibilisation : les notions de sécurité et de préservation de l’environnement restent encore peu ancrées dans le quotidien.
Le manque de ressources
Les démarches HSE sont parfois perçues comme coûteuses, notamment sur le plan santé-sécurité. Les investissements nécessaires sont souvent considérés comme des charges, sans bénéfices directs à court terme. Les contraintes budgétaires constituent donc un frein majeur à la généralisation du HSE à Madagascar. Pour l'environnement, les investissements peuvent conduire à des gains à terme (investissement dans l'énergie solaire par exemple), ce qui motive plus les entreprises à s'engager.
L’implication de la direction
L’un des piliers essentiels du HSE à Madagascar est l’implication réelle de la direction. Pourtant, celle-ci reste parfois limitée aux situations de crise : accidents, plaintes, ou pertes de contrats. L’exemplarité managériale est un levier clé, difficile de promouvoir la sécurité si les dirigeants ne respectent pas eux-mêmes les règles HSE...
Les systèmes en place
Beaucoup d’entreprises confondent encore la mise en place d’un système HSE avec la rédaction excessive de documents. Pourtant, comme le rappelait l’ancienne norme OHSAS 18001, la documentation doit rester minimale pour être efficace. La démarche doit privilégier l’action sur le terrain, la formation et l’amélioration continue, plutôt que la paperasse.
Les atouts pour réussir une démarche HSE à Madagascar
Malgré ces défis, plusieurs leviers favorisent la réussite du HSE à Madagascar :
- Des équipements disponibles localement, adaptés à différents budgets et besoins.
- Des compétences locales solides, issues d’expériences dans des entreprises exigeantes en matière de sécurité et d’environnement.
- Un cadre réglementaire renforcé, avec un Code du travail 2024 plus strict sur la santé-sécurité, et un décret MECIE 2025 actualisant les obligations environnementales.
Les perspectives du HSE à Madagascar
Le développement des démarches HSE à Madagascar traduit une volonté croissante des entreprises d’appliquer les standards internationaux en matière de santé, sécurité et environnement.
Même sans certifications ISO 14001 ou ISO 45001, cette prise de conscience constitue une avancée majeure. Elle contribue à renforcer le professionnalisme des entreprises locales et leur impact positif sur le développement durable.